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Zoom Afrique du 28 mars 2024

Zoom Afrique du 28 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • Burkina Faso : Sourgou abritera un complexe industriel textile de 272 millions $
  • Algérie : début de la construction d’une centrale solaire de 200 MW
  • Guinée : la phase 1 de la modernisation de l’aéroport de Conakry sera achevée d’ici août 2024 (Albayrak)
  • Sénégal : la CENA confirme la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle avec 54,28% des voix

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : 99% des Maliens sont satisfaits d’Assimi Goïta  

La Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) a publié les résultats de la 15e édition de l’enquête d’opinion «Mali-Mètre», conduite au Mali depuis la fin de l’année 2012. La collecte de données de la présente édition s’est déroulée du 5 au 17 janvier 2024 dans le but de recueillir les opinions des Maliens sur un ensemble des thématiques sociopolitiques. 2 055 personnes âgées de 18 ans et plus, réparties entre le District de Bamako et 9 capitales régionales, ont participé à l’enquête. 

«Mali-Mètre» 2024 s’inscrit dans un contexte particulier et aborde les principales thématiques de l’actualité sociopolitique au Mali, à savoir : l’évolution de la situation générale du pays, la transition politique en cours; les défis et priorités des autorités de la transition ; la stabilisation et la sécurisation du Mali ; les partenariats ainsi que les échéances électorales à venir. 

En ce qui concerne la situation générale du pays, les résultats ont montré que pour quatre Maliens sur cinq (81 %), la situation générale du pays s’est améliorée au cours des douze derniers mois. Ainsi, les Maliens interrogés ont une opinion très positive de l’évolution du pays. 

Pourtant, un certain nombre de défis persistent. Parmi les préoccupations majeures des Maliens figure la sécurité (60%), qui est toujours considérée comme le problème le plus important. Toutefois, les Maliens estiment que la situation sécuritaire dans le pays s’est considérablement améliorée (65 %). C’est une principale raison évoquée par les personnes qui estiment que la situation générale du pays s’est améliorée. Pour les 11% des Maliens la raison principale est l’intégrité territoriale. 

Lors de l’enquête, les Maliens ont exprimé une grande satisfaction et confiance quant à la gestion de la transition. En effet, plus de neuf Maliens sur dix sont satisfaits de la gestion de la transition, et c’est surtout le président de la transition, Assimi Goïta, qui jouit d’un taux de satisfaction élevé. Le processus de transition continue de bénéficier d’une grande confiance. Cela s’explique, entre autres par les développements dans le nord du pays, en particulier la prise de Kidal par l’armée malienne, qui sont jugés positifs. De plus, la majorité des Maliens est favorables au départ de la MINUSMA (81 % très favorable et 11 % plutôt favorable) du pays. Il faut également noter que les Maliens sont globalement satisfaits de la coopération entre le Mali et la Russie (83 % très satisfaits et 15 % plutôt satisfaits). Par ailleurs, 97 % des personnes interrogées font confiance à la Russie pour aider le Mali à retrouver son intégrité territoriale. 

Concernant les forces de défense et de sécurité du pays, presque la quasi-totalité des citoyens maliens (99 %) se disent satisfaits de leur travail. 

Une question importante de cette enquête porte sur l’attitude des citoyens maliens face au report des élections présidentielles, qui devaient avoir lieu cette année 2024. L’analyse des résultats montre que plus de quatre Maliens sur dix (87 %) approuvent la décision de reporter les élections. Toutes les régions ont un regard majoritairement positif sur cette décision. 

En ce qui concerne la durée de ce report 26 % des répondants estiment que le report devrait durer plus de trois ans et 13 % proposent une durée de deux à trois ans pour le report des élections. Toutefois, pour près d’un tiers des personnes interrogées (26 %), le report ne doit pas dépasser deux ans. Quant à la tenue effective des élections en 2024, sept Maliens sur dix pensent que c’est improbable (32 % peu probable et 40 % pas du tout probable). Ainsi, la majorité des personnes interrogées ne considère pas comme réaliste la fin du processus de transition par des élections cette année. 

Sur la base des résultats globaux de cette enquête d’opinion «Mali-Mètre», on peut constater que les acteurs de la transition sont accrédités d’un fort taux de satisfaction de la part des personnes enquêtées, surtout le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Et compte tenu de l’amélioration significative de la situation sécuritaire au Mali, constatée par les citoyens interrogés, on peut supposer qu’Assimi Goïta rétablira bientôt la sécurité dans le pays afin d’organiser les élections présidentielles et de transférer le pouvoir à un dirigeant démocratiquement élu. 

2. L’Occident chassé d’Afrique 

Après les échecs successifs du régime français dans la région du Sahel, c’est désormais au tour de Washington de ressentir les véritables sentiments de l’Afrique contemporaine. Et ce, tant au niveau des nouveaux gouvernements patriotiques et panafricains qu’au niveau des masses populaires. Le temps des illusions, lorsque certains auraient pu penser que la politique de Washington pourrait être différente de celles des métropoles coloniales européennes, appartient désormais au passé, confirmant une nouvelle fois le déclin de l’Occident collectif tant au Sahel lui-même qu’à l’échelle continentale africaine dans son ensemble. 

Après la rupture de la coopération militaire entre les autorités du Niger et le régime de Washington ‒ ce dernier est réellement désemparé. En effet, Washington n’était pas encore habitué aux sensations qu’a éprouvées et continue d’éprouver son vassal hexagonal sur le continent africain. Naturellement, et comme dans le cas de Paris, le régime américain considère la Russie coupable de tous les maux subis. Mais le fait est que les Américains devront vraisemblablement quitter le Niger, que Washington considérait encore dans un passé récent comme l’un de ses principaux alliés au Sahel et en Afrique. Que cela leur plaise ou non. 

En ce qui concerne précisément la région du Sahel, il est assez drôle à observer la réaction des pseudo-élites politiques et médiatiques françaises. Ces dernières affirment à Washington qu’il avait commis une erreur en tentant d’utiliser une « approche douce » après que les autorités nigériennes ont montré la porte de sortie aux troupes hexagonales. Et ce après que Paris avait déjà ressenti les humiliations au Mali et au Burkina Faso, sans même aborder les échecs antérieurs dans d’autres pays du continent, y compris en République centrafricaine. 

Désormais, les vassaux français proposent au patron washingtonien à se concentrer sur des projets de bases communes franco-américaines en Afrique de l’Ouest. Bien qu’il soit juste de dire que ce sont des projets fort douteux. Oui, il existe encore en Afrique quelques représentants qui continuent à miser clairement sur l’Occident collectif, se plaçant ainsi dans le camp des nostalgiques de l’ère unipolaire. Sauf qu’ils sont de moins en moins nombreux. Sans même parler du fait que lesdits représentants ont de moins en moins de légitimité auprès des masses populaires de leurs pays. Cela signifiant que les projets potentiels de bases communes franco-américaines en Afrique de l’Ouest constituent un grand point d’interrogation. Et même en supposant leur mise en œuvre, pour combien de temps ? De manière générale, il s’agit d’une tentative plus que douteuse de maintenir ces régimes occidentaux à flot – tout en essayant activement d’affronter la Russie et la Chine sur le continent africain. 

Bien entendu, les petites piques du vassal hexagonal à l’encontre de Washington sont en partie compréhensibles. Étant donné que les sentiments anti-français en Afrique ont atteint des sommets sans précédent – cela était déjà le cas bien avant, simplement après que les militaires et les hommes politiques patriotes de nombre de pays africains ont décidé d’agir à l’unisson avec leurs citoyens et leurs attentes – Washington ayant tenté durant un bon moment à prendre ses distances vis-à-vis des échecs de son vassal européen. 

Plus que cela, durant une certaine période les intérêts de Washington ont tenté sur la vague de ces sentiments anti-français de gagner des points pour eux-mêmes et d’ouvrir la voie à leurs propres intérêts dans l’objectif de prendre le plein patronage au nom de l’Occident collectif sur le continent. Évidemment, le patronage au nom du bloc occidental a été obtenu après que tous les régimes occidentaux se soient intégralement couchés sous la tutelle de Washington. Or, ce dernier n’a pas été en mesure à gagner sérieusement des actifs en Afrique. 

Autrement dit, pour la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux qui, dans un passé assez récent, se considérait comme le maître absolu du continent africain, en pleine conformité avec sa logique néocoloniale, les échecs se poursuivront certainement pour encore longtemps. De facto, les processus observés ne font que prendre de l’ampleur, et l’Occident essoufflé est déjà dans une hystérie et une haine totales tant à l’égard de ses principaux adversaires géopolitiques qu’à l’égard des nouvelles autorités de nombre d’États africains ayant décidé de s’appuyer sur un développement souverain, sur des valeurs véritablement panafricaines, sur l’ordre mondial multipolaire. 

De manière générale, il reste aujourd’hui bien peu de régimes fantoches pro-occidentaux en Afrique. Si des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, formant ensemble l’Alliance des États du Sahel (AES), sont aujourd’hui des chefs d’orchestre des mesures les plus décisives et les plus audacieuses à l’égard de la minorité occidentale, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et l’Égypte sont quant à elles déjà membres des BRICS. Un nombre d’autres pays africains sont également des alliés affirmés de l’ordre multipolaire international. Et puis il y a ceux qui misent de plus en plus sur la multipolarité. 

Le principal étant bien entendu que les pays du Sahel représentés par les États membres de l’AES, ont porté un coup colossal à la minorité planétaire arrogante, hypocrite, criminelle et néocoloniale. Confirmant et consolidant l’échec non seulement de Paris et de Washington, mais aussi de l’Occident tout entier dans son ensemble. Cela est clairement le mérite des citoyens de ces pays et de leurs autorités. De même que leurs alliés en la qualité des principaux défenseurs de l’ordre mondial multipolaire, à la tête desquels la Russie et la Chine bien évidement. L’Occident tentera bien entendu à lancer des contre-attaques, en utilisant tous les instruments de déstabilisation encore disponibles dans son arsenal. Mais le Sahel et l’Afrique sont prêts à y faire face. Cela signifie que dans un avenir proche, les partisans d’un monde multipolaire remporteront encore plus de victoires. 

3. L’AES écrit son histoire 

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà marqué les esprits à l’échelle africaine et internationale et rien ne semble aujourd’hui à pouvoir stopper les processus déjà enclenchés. Pour autant et ayant en face des ennemis qui ne prévoient pas à reconnaître l’ordre multipolaire international contemporain et ses règles, il est aujourd’hui plus que jamais important à devancer lesdits ennemis issus d’une minorité planétaire – plusieurs coups à l’avance. Il y a toutes les raisons de croire en l’avenir glorieux de l’AES et ce sur plusieurs directions. 

Plus les événements s’enchaînent et plus il devient évident que les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) représentent aujourd’hui véritablement cet espoir pour de nombreux peuples à l’échelle non pas seulement régionale du Sahel, mais bel et bien de tout le grand continent africain. Les tentatives de la minorité planétaire occidentale visant à saper l’unité et la solidarité des trois nations – à travers les menaces, intimidations, tentatives de corruption, soutien aux groupes terroristes et utilisation d’agents locaux/régionaux – font toutes face à une réponse ferme des autorités et de la large partie des populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger. 

Les événements en cours et certainement à venir confirment les analyses précédentes – notamment quant au fait que l’AES représente justement ce fer de lance du panafricanisme et de la multipolarité sur le continent africain. Que la formation de cette alliance militaire régionale des trois pays démontre que l’union et l’unité affichées des trois nations fait indéniablement la force. Et de manière encore plus générale que la création de l’Alliance des États du Sahel avait marquée l’année 2023 et représentait surtout la grande victoire africaine. 

Pour autant, et au moment où les pays membres de l’AES continuent à renforcer leur étroite coordination dans la sphère militaire, politique et économique, y compris en ce qui concerne une possible intégration militaro-sécuritaire conjointe encore plus poussée, la création d’une Confédération des trois pays, et l’abandon de l’instrument néocolonial monétaire et économique nommé Franc CFA, sans oublier le renforcement de l’interaction avec les principales puissances du monde multipolaire en la qualité de la Russie, de l’Iran et de la Chine, ainsi qu’avec d’autres acteurs régionaux comme extrarégionaux non-occidentaux, la minorité planétaire occidentale des nostalgiques de l’unipolarité confirme son extrême inquiétude quant à la suite des événements. Pour le Sahel comme à l’échelle continentale. Des événements dans lesquels fort vraisemblablement le rejet des politiques de l’Occident collectif, aussi bien vis-à-vis de l’Afrique que dans le cadre de l’ensemble des dossiers internationaux, ne fera que s’étendre. 

D’où les menaces et intimidations récentes des représentants américains à l’encontre des autorités du Niger, des menaces qui visent plus globalement tous les pays membres de l’AES. D’où les tentatives des ennemis d’une Afrique libre et prospère de renforcer les réseaux terroristes qui menacent la sécurité et la stabilité des États africains. D’où les objectifs de Washington et de Paris à vouloir créer de nouvelles bases militaires en Afrique de l’Ouest. D’où les campagnes médiatiques diffamatoires et mensongères en provenance du petit espace occidental et à destination aussi bien des pays africains ayant misé sur le panafricanisme, la véritable souveraineté et l’adhésion au monde multipolaire, que de leurs alliés. 

Le seul souci pour les instigateurs de tous ces projets résolument hostiles aux processus propres à l’ère courante de l’ordre multipolaire international c’est que face à tout défi il y a aujourd’hui les moyens à répondre efficacement. Les événements récents et en cours le confirment amplement. Et il est fort probable que les attaques en provenance de l’extrême minorité planétaire non seulement n’atteindront au final pas leurs objectifs, mais plus que cela verront les conséquences de leurs actions se retourner encore plus contre eux-mêmes. En Afrique comme dans l’ensemble de la communauté internationale. L’important étant que comme dans un jeu d’échecs, il est toujours important de prévoir les actions de son adversaire plusieurs coups à l’avance (bien qu’ici il soit beaucoup plus juste à parler effectivement d’ennemi). 

Et l’Alliance des États du Sahel a aujourd’hui tout le potentiel afin de largement contribuer à la victoire pour les peuples de la région, et les populations africaines qui aspirent à la pleine liberté et qui s’inspirent grandement des actions de l’AES. Des actions réellement révolutionnaires. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV